Notre Dame de Grâce
L’Archivial rapporte qu’au IVème siècle l’évêque de Lutevensium (Lodève), Saint Flour mit fin au culte de Vesta en consacrant à Marie, Reine des anges le temple de la colline. Ce premier sanctuaire marial fut détruit en 1210 lors de la croisade contre les albigeois.
Le 15 août 1360, l’évêque de Béziers, en visite pastorale plantât une grande croix de bois sur la colline où l’on disait voir de petites croix s’allumer.
Le 8 septembre 1360, jour de la nativité de la Vierge du calendrier grégorien, un sourd-muet aveugle fut attiré comme par magie au pied de cette croix où il creusa le sol pour y découvrir un objet qu’il ne put définir au toucher. Il l’approcha de son visage, ouvrit les yeux, entendit le bruit du vent et cria au miracle en s’apercevant qu’il tenait dans ses mains une statuette de la Vierge qu’il baisa pieusement puisqu’il venait de recouvrir la vue.
Un oratoire déjà appelé chapelle des miracles abrita la statue. Sans tarder les consuls firent élever en ce lieu une chapelle commémorative qui ne tarda pas à devenir un lieu de pèlerinage. Elle reçut le nom de Notre-Dame de Grâce en raison des nombreuses faveurs accordées par Dieu à l’intercession de Marie. En 1373 l’évêque permit qu’on y célébrât les saints mystères par le ministère des prêtres de l’église paroissiale Saint-Pierre.
Mais l’édifice est détruit en 1573 pendant les guerres de religion, comme l’église paroissiale Saint Pierre, par les Huguenots qui occupent la citadelle de Gignac. L’’église fut reconstruite en cinq années avec l’aide de la communauté, mais aussi grâce aux dons et bienfaits des pèlerins qui avaient reçu des grâces par l’intercession de la Sainte Vierge Marie.
Le 3 février 1613, l’évêque de Béziers Jean de Bonsi accéda à la demande des Religieux Récollets d’établir une Maison religieuse à Gignac, alors que le cardinal Charles de Conti était premier provincial de la province des Bernardins en Languedoc. Le 10 février 1613, 15 religieux des Récollets de l’ordre de Saint François vinrent s’établir au sanctuaire, organisant une procession pour la plantation solennelle d’une Croix, répétant le geste du 15 août 1360. Infatigables missionnaires, ils évangélisent et convertissent des foules nombreuses. Ils bâtissent le couvent « des Récollets » à côté de Notre Dame de Grâce aidés par de nombreux donateurs dont Mgr le Connétable de Montmorency, le consul de Gignac et de nombreux fidèles.
Mais le sanctuaire subit de violentes attaques dont le terrible siège contre plus de trois mille calvinistes. Le 20 avril 1622, par l’intervention miraculeuse de Marie, soixante catholiques de Gignac, défenseurs intrépides, sauvèrent de la ruine complète le béni sanctuaire.
Le père Cambin écrit : « Cette démolition fut réparée avec tant de diligence et de sueur par le secours favorable de Marie que ni l’église , ni le couvent contigu n’auront jamais paru si magnifiques , notamment la chapelle des miracles , située au-dessus de la fontaine des miracles dans laquelle et au-devant , on voit une quantité prodigieuse de tableaux, de suaires, des cierges grands et petits , des chaînes, des menottes et des fers des pieds de ceux qui ont été délivrés de la captivité des barbares par le secours favorable de la mère de Dieu…..objets déposés en mémoire et reconnaissance des merveilles que le bon Dieu a octroyé à ceux et celles qui l’ont sollicité par l’entremise de sa sainte et adorable Mère , desquels miracles nous en rapporterons fidèlement quelques-uns … ».
En 1629, le sanctuaire était complètement réparé et embelli par une 3ème et définitive reconstruction. Sa façade de style florentin fut terminée en 1641-1643 sur ordre de Louis XIII.
La Providence a fait que depuis des siècles la Très Sainte Vierge prodigue en ce lieu béni, les effets de sa protection divine à tous ceux qui recourent avec foi et persévérance à ses bontés et miséricordes. Elle n’a jamais abandonné les siens au besoin et il fut chaque fois permis que soit reconstruit et embelli son sanctuaire.
En ces temps difficiles où les besoins du petit troupeau de ses enfants fidèles et les périls de l’immense foule de ses enfants qui ne croient plus ni ne prient, sont immenses, demandons à Notre Dame de Grâce, notre Mère, de secourir encore ses enfants.
Oraison du sanctuaire
O Dieu, qui avez accordé à Notre-Dame de Grâce toute puissance au ciel et sur la terre, faites que nous ressentions les effets de sa protection divine, lorsque du fond de notre misère, nous L’invoquons sous ce titre glorieux. Que cette oraison du sanctuaire nous aide à bien prier le chapelet des Mystères Glorieux.
Chaque année, la paroisse fête le 15 août au sanctuaire de Notre-Dame de Grâce. A la fin de la messe, on présente la statuette de la Sainte Vierge à la dévotion des fidèles qui se recueillent devant en procession en chantant un cantique célébrant les miracles attribués à Notre-Dame de Grâce.